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Du fait qu'elle nécessite un équipement coûteux,
la randonnée spatiale se développe à pas mesurés

 

RANDONNEE

Nom féminin

Espèce de grande promenade à pied.
Il en faut deux. On les équipe de chaussures spéciales dites chaussures de randonnée. Ces dernières ont pour mission de progresser sur des sentiers balisés dits chemins de randonnée. Enfin, il faut un sac à dos rempli de victuailles, dites victuailles universelles car on peut les manger n'importe où. Pour nos lecteurs qui n'auraient jamais pratiqué cette aimable activité, voici, pour leur donner l'irrésistible envie de marcher truffe au vent, libres et sans soucis, la description de l'itinéraire n° 6 extrait du "guide des promenades envisageables avec un(e) ami(e) qui a un peu le vertige mais pas trop, et ce dans un rayon de 8,5 km autour de St Gervais". Sachez enfin que la randonnée peut se pratiquer également toute l'année dans les jardins publics ou les jardins potagers, notamment le long des rangs d'oignons.

Itinéraire n° 6 : " Lac de Miquet-Refuge de Vermi "
Thème de réflexion proposée pour cette belle balade, le septième commandement du marcheur impénitent : "Ne confond jamais la randonnée pédestre, proche cousine de la randonnée à pied, avec les autres types de randonnées : cyclistes, équestres, à dada, à skis, en tracteur ou pontophobes (qui ne traversent aucun pont)".

0h 00 : Lac de Miquet.
(attention, " 0h 00 " ne signifie pas Minuit. Rien ne vous oblige à partir si tôt).
Garer le véhicule sur le petit parking en contrebas de la route, à l'ombre des gros blocs tombés depuis peu de la falaise rocheuse. S'engager gaillardement sur le pont branlant qui franchit la rivière en amont du lac. Suivre le sentier, bien marqué par le passage des meutes de loups.

0h 20 : Embranchement du pin noir.
Laisser la piste jaune qui part chez Manoni (fabrication artisanale de pâtes italiennes), ainsi que la piste rouge qui mène au col des contrebandiers farceurs (ils passaient en contrebande des nouilles pour faire enrager les douaniers). Ces deux itinéraires sont décrits dans notre "guide des promenades envisageables avec un couple d'amis, et ce entre 8,5 et 13 km autour de St Gervais". Prendre la deuxième bretelle de l'échangeur (piste bleue). Bientôt, le sentier traverse un joli petit sous-bois en forme de cœur. Puis il longe un ruisseau qui coule habituellement vers la vallée. Les oiseaux viennent s'y baigner tous les matins et des libellules (Aeshna Cyanea) contribuent à rendre l'atmosphère de cet endroit paradisiaque (oiseaux et libellules à la belle saison uniquement).

1h 03 : Nouvel embranchement. La piste bleue se divise en sept autres pistes, à savoir la piste bleue outremer, la piste bleue cobalt, la piste bleue ciel, la piste bleue pétrole, la piste bleue canard, la piste bleue lavande et la piste bleue de Prusse. Suivre la piste bleue ciel. Attention, la peinture est un peu délavée par endroits.

2h 28mn 33s. Col de Lizarette.
Pause casse-croûte conseillée. Beau panorama (quand le temps est dégagé) vers les Alpes Italiennes, Suisses et Luxembourgeoises. En cas de pluie, il est possible de s'abriter dans une bergerie (13 km vers le sud-ouest). Du col, suivre la crête qui s'élève progressivement sud-sud-est en direction d'une paroi rocheuse ressemblant à une tête de chameau et qui, selon le célèbre alpiniste Georges Cassou, fumerait la pipe.

4h 30 : Arrivée au pied de la falaise.
Nouvelle pause conseillée. Ne pas forcer sur les pruneaux. De ce nouvel angle de vue, la paroi ressemble désormais au profil de Dustin Hoffman dans "Little Big Man" quand il est devenu ermite (malheureusement, l'oreille n'est pas très réussie). Se diriger vers le menton. Escalader des gros blocs coincés en équilibre instable (II sup.). Eviter le surplomb imposant du nez en prenant la cheminée de droite (IV inf., corde nécessaire, 2 pitons). On débouche sur une arête délitée, en rocher complètement pourri. Suivent deux passages délicats (IV sup. et V, très exposés) avant de prendre pied sur une petite plate-forme inclinée en dévers et généralement occupée par un couple de vautours fauves. Essayez de ne pas trop les déranger et, d'une manière générale, respectez la nature et les animaux sauvages : leur vie privée ne vous regarde pas. Après la plate-forme, franchir un court surplomb puis une pente d'éboulis qui mène au "bilboquet".

7h 30 : Bloc suspendu dit du "Bilboquet".
Pause non conseillée (on a pris du retard sur l'horaire). Suivre la voie dite "Patinette à Yaourts" ouverte en 1963 par Cassou, Chausset et Delafraise. Son départ est indiqué par une flèche jaune près de la croix érigée en souvenir des nombreux alpinistes tombés ici. Gagner le premier éperon rocheux, traverser la grande dalle en pente, contourner la brèche en montant sur un gendarme (dans ses mémoires, le guide Georges Cassou relate que ce passage a fait marrer Chausset). Escalader un dièdre et sortir par une fissure verticale que l'on franchit par coincement-verrou du bras gauche et du pied droit, la progression se faisant par traction du cou (V sup. 54 pitons et demi pour tout le passage).

10h 50 : On parvient à "l'arbre aux abeilles"
A
yons une pensée émue pour Cassou, Chausset et Delafraise qui durent bivouaquer ici 1 jour et 2 nuits. Engoncés dans leurs duvets, la tête fourrée dans leur sac à dos pour se protéger des lancinantes piqûres des insectes surexcités, ils préparaient l'assaut final. Par chance, l'essaim a aujourd'hui émigré ailleurs, sans doute en raison des chutes de pierres qui dévalent régulièrement ce couloir glauque. Gravir l'arbre aux abeilles (qu'il faudrait donc songer à rebaptiser : vos suggestions sont les bienvenues) en remontant la huitième branche de droite (attention aux branches cassantes, encore une fois respectez la nature). Reprendre pied sur le rocher et franchir la dernière paroi rocheuse en tirant des bords entre les deux piliers latéraux (V inf. 13 pitons, 2 crotales).

11h 72 : On émerge de la paroi au niveau des poubelles du parking automobile de Vermi.
De là, se frayer un passage parmi les voitures de tourisme belges, les camping-cars allemands et les autocars italiens d'excursions du troisième âge. Après 10 mn de marche relativement facile, on atteint le refuge. Vue splendide sur le cirque de l'Aiguillette.

11h 82 : Refuge de Vermi. 3624 m. Ancien mais vétuste. 250 places. 10.70 Euros l'entrée. Autant pour sortir. Refuge gardé tous les jours du 1 Juillet au 15 Septembre (sauf pendant les vacances de la Toussaint) et tous les week-ends en Mai et Juin (bien pratique pour faire l'ascension à la Pentecôte). Repas servi sur un plateau à 20 h sonnantes : soupe au vermicelle, pommes de terre au lard ou pommes de terre sans lard, fromage de brebis, kouglof. On peut amener son manger, mais le gardien est susceptible.

VARIANTE : Pour ceux que la voie "patinette à yaourts" rebuterait, voici une variante, certes plus longue, mais qui a le mérite d'exister. Suivre l'itinéraire précédent jusqu'au bloc du "bilboquet". De là, suivre les marques vertes qui mènent à la pointe effilochée, la cheminée visqueuse, le glacier tonitruant et le pont du diable (à éviter en cas de vent). Du pont, remonter au col de la hutte russe puis descendre l'immense éboulis du chaos sublime. D'en bas, vous apercevrez alors le parking du refuge situé 1 235 m plus haut. Penser à demander une journée supplémentaire de congé pour effectuer cette variante.
Remarque : Bien qu'un peu plus long, cet itinéraire ravira à coup sûr tous ceux qui s'intéressent à la géologie, notamment les passionnés des plissements concaves du crétacé supérieur.

 

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